Définition du diabète

Le diagnostic ne peut pas être posé avec le résultat d’une glycémie capillaire. Le diagnostic de diabète nécessite une mesure de glycémie veineuse et doit être confirmé par une deuxième mesure effectuée un autre jour.

Définition
« Le diabète sucré est une affection chronique due soit à une insuffisance génétique ou acquise de la production d’insuline par le pancréas, soit au fait que cette insuline n’est pas assez active. Cette insuffisance provoque une augmentation de la glycémie (concentration de glucose dans le sang) qui conduit à son tour à des lésions affectant plusieurs appareils ou systèmes, en particulier les vaisseaux et les nerfs ». OMS, Aide-mémoire No 138

Types de diabète

  • Diabète de type 1 (5-10% des patients)
    Ce type de diabète apparaît en général chez le sujet jeune mais peut se développer à tout âge. L’étiologie exacte reste inconnue mais une pathologie auto-immune détruisant les cellules béta du pancréas est souvent évoquée, ainsi que des
    facteurs environnementaux et certains virus ou bactéries. Le pancréas ne produit plus du tout ou pas assez d’insuline ce qui provoque les symptômes classiques d’hyperglycémie :
    • soif, polyurie et polydipsie
    • perte de poids involontaire
    • fatigue
    • vision floue
    • douleurs abdominales
    Ces patients nécessitent un apport exogène d’insuline pour vivre.

     

  • Diabète de type 2 (90-95% des patients)
    Il peut apparaître à tout âge mais se développe en général chez les adultes d’âge moyen ou les personnes âgées pouvant déjà souffrir d’un syndrome métabolique (surpoids, obésité, dyslipidémie, hypertension…). L’étiologie est inconnue mais il apparaît plus fréquemment chez certaines ethnies ou après un diabète gestationnel. Le pancréas est en général encore fonctionnel (au moins au début) mais une production insuffisante d’insuline est observée ainsi qu’une résistance des cellules à l’action de celle-ci.
    Ce type de diabète est souvent asymptomatique et peut évoluer plusieurs années de manière silencieuse et provoquer
    déjà des complications. Parfois certains signes sont présents tels que :
    • des infections fréquentes et une cicatrisation lente
    • un syndrome des ovaires polykystiques
    • un Acanthosis Nigricans (taches cutanées épaisses, d’aspect bronzé, grises, brunes ou noires)
    Ces patients nécessitent un traitement basé sur des règles hygiéno-diététiques, des antidiabétiques oraux et parfois aussi de l’insuline

     

  • Diabète gestationnel (14% des femmes enceintes)
    Ce diabète apparaît lors d’une grossesse. Il se développe une intolérance au glucose due à une sécrétion insuffisante d’insuline dans le cadre d’une résistance à l’action de celle-ci augmentée durant la grossesse. Ce diabète est en général asymptomatique d’où l’importance du dépistage, qui doit être systématique chez toute femme entre la 24 et la 28ème semaine de grossesse. Certains facteurs de risques sont associés à son apparition tels que :
    • ethnie non-caucasienne
    • obésité
    • âge > 30 ans
    • anamnèse familiale de diabète de type 2 positive
    • femme ayant déjà accouché d’un nouveau-né de plus de 4kg
    Ces patientes nécessitent souvent un traitement d’insuline ainsi qu’une surveillance étroite de leur glycémie durant la grossesse et en post-partum. Le nouveau-né sera aussi encadré étroitement par une équipe multidisciplinaire.

     

  • Autres diabètes
    Les autres formes sont plus rares. On distingue par exemple :
    • les diabètes monogéniques
    – les MODY (Maturity Onset Diabetes in the Young), en général non insulino-dépendants.

    Sont fortement déterminés par une composante génétique.
    – le diabète néonatal.
    • les diabètes secondaires à d’autres maladies telles que des maladies pancréatiques, endocriniennes ou hépatiques. L’hémochromatose ou certaines mutations de l’ADN mitochondrial.
    • le diabète lipoatrophique (disparition du tissu adipeux, hyperlipidémie, stéatose hépatique, insulinorésistance majeure).
    • le diabète induit par des traitements médicamenteux (ex : corticoïdes, diurétiques, neuroleptiques, certains
    immunosuppresseurs… )

Qu'est ce que le taux de glycémie ?

Le taux de glycémie n’est rien d’autre que la concentration du sucre dans le sang. Si ce taux dépasse les normes, on parle de diabète qui est une maladie qui ne se guérit pas. Des traitements sont juste prescrits pour le patient afin qu’il puisse vivre plus ou moins normalement. Le diabète peut toucher tout le monde à n’importe quel âge. Certaines personnes sont d’ailleurs prédisposées à développer la maladie. Ce sont des personnes à risque.

Les normes

Le taux de glycémie normal pour une personne à jeun varie entre 0,70 g/l et 1 g/l indépendamment du sexe. Lorsque le taux est inférieur à cet intervalle de valeur, on parle d’hypoglycémie et si le taux est supérieur on parle d’hyperglycémie. Après un repas, chez les personnes de moins de 50 ans ce taux ne doit pas excéder 1,4 g/l. Au fil des années, on peut tolérer une légère augmentation. Chaque 10 ans, 0,10 g/l de plus est toléré. Ainsi, un homme ou une femme de 60 ans peut avoir un taux de glycémie de 1,5 g/l sans être en danger et à 70 ans un taux de glycémie de 0,80 g/l est accepté.

Les taux de glycémie à ne pas dépasser selon la personne

Pour savoirsi l’on souffre du diabète ou pas, il faut se référer au taux de glycémie détecté lors de l’analyse du sang. Pour être en bonne santé, il existe un taux à ne pas dépasser selon la personne.

Un enfant

Chez un nourrisson et un bébé de moins d’un an, le taux normal de glycémie à jeun oscille entre 0,2 et 0,8 g/l. Ce taux ne doit pas être dépassé.

Pour un enfant de moins de 6 ans à jeun, il ne faut pas excéder un taux de glycémie de 12 mmol/l, quel que soit le sexe. Pour un enfant entre 6 et 12 ans, ne pas excéder 10 mmol/l et chez les adolescents ne pas dépasser 7 mmol/l.

Un adulte de moins de 50 ans

Pour un adulte de moins de 50 ans à jeun, il ne faut pas excéder 1 g/l de glycémie. Deux heures après le repas, le taux ne doit pas excéder 1,4 g/l. Au-delà de ce chiffre, il faudrait s’inquiéter et consulter un médecin.

Un adulte de plus de 50 ans

Une personne de 60 ans ne doit pas voir son taux de glycémie après le repas dépasser 1,5 g/l. Le taux de glycémie d’une personne de 70 ans ne doit en aucun cas dépasser 1,6 g/l.

Une femme enceinte

Chez la femme enceinte, le taux de glycémie varie selon l’étape de la grossesse. Au premier trimestre, le taux de glycémie chez une femme à jeun (au moins 8 h) ne doit pas dépasser 0,92 g/l.

Au deuxième trimestre, une prise de sang est faite après l’hyperglycémie provoquée par voie orale. Il s’agit d’un test à jeun puis une et deux heures après consommation de 75 g de sucre.

La glycémie à jeun ne doit jamais excéder 0,92 g/l. La glycémie une heure après absorption de 75 g de sucre ne doit pas excéder 1,80 g/l et la glycémie deux heures après absorption ne doit pas dépasser 1,53 g/l. Si ces valeurs sont dépassées, on parle de diabète gestationnel.

Les antécédents médicaux

Lorsque le sujet présente des facteurs de risque cardiovasculaire comme le surpoids, l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, le risque de diabète est accru. Le taux de glycémie est recherché et analysé. Les taux à ne pas dépasser sont les mêmes que ceux cités plus haut seulement qu’il faut faire une surveillance régulière de la glycémie et prendre des dispositions adéquates. Il faut une diminution de leur apport en sucre et la pratique des activités sportives.

Antécédents familiaux

Il faut tenir compte également des antécédents familiaux. Une personne avec un parent diabétique a entre 3 et 7 % de chance de développer le diabète et celui qui a ses deux parents diabétiques a entre 30 et 50 % de chance de le devenir. Il est important que des contrôles réguliers soient faits afin de détecter au plus vite une anomalie dans le taux de glycémie.

Ces personnes sont à risque et doivent être vigilantes dans leur alimentation et aussi leur mode de vie.

Mes examens réguliers du diabète

Les complications du diabète se développent de manière silencieuse. Il est donc indispensable de réaliser régulièrement des examens  pour les détecter et les prévenir.  La fréquence et la nature de ces examens peuvent varier selon votre état de santé, votre âge, vos antécédents médicaux et vos traitements. Ces bilans et ces analyses médicales vous concernent, que vous soyez diabétique de type 1 ou de type 2.

A quelle fréquence dois-je réaliser mes examens de suivi ?

A chaque consultation

Chaque consultation avec votre médecin traitant est l’occasion de faire le point sur votre état de santé (tension artérielle, poids…) et les objectifs du traitement (alimentation, activité physique, valeurs glycémiques avant et après le repas, etc.).

Tous les 3 mois

L’HbA1c (une prise de sang qui consiste à mesurer la moyenne des glycémies sur une longue période) est à réaliser au moins tous les 3 mois.

Au moins 1 fois par an

  • évaluation de la fonction rénale

Sur prescription de votre médecin,  cette analyse, réalisée en laboratoire, mesure le taux de créatininémie et de microalbuminurie. Elle permet de vérifier l’absence de complications rénales.  En cas de doute sur le diagnostic ou sur l’origine diabétique de l’atteinte, votre médecin pourra solliciter l’expertise d’un néphrologue.
En savoir plus sur la néphropathie (atteinte des reins).

  • bilan lipidique

Par une mesure des graisses du sang (par un dosage du cholestérol et des triglycérides), ce bilan évalue le risque de complications cardio-vasculaires. En savoir plus sur les atteintes cardiaques et vasculaires.

  • bilan cardiologique

L’examen réalisé est un électrocardiogramme pratiqué au repos. Il dépiste d’éventuelles maladies cardiaques. Un bilan plus approfondi comme un test à l’effort peut être réalisé tous les 3 ans, en fonction des résultats des lipides sanguins et du tabagisme.

  • l’examen des yeux et de la rétine

Par un examen approfondi des yeux et à l’aide d’un rétinographe, l’ophtalmologue procède à un bilan de fond d’œil ou à une rétinographie (une photographie du fond d’œil, réalisée pour les patients de moins de 70 ans sans antécédent de rétinopathie) afin de dépister d’éventuelles atteintes de la rétine. Une photographie du fond d’œil peut être effectuée par un orthoptiste. En savoir plus sur la rétinopathie (atteinte de la rétine).

  • bilan dentaire

Même si vous n’avez pas de problèmes dentaires, pensez à programmer un rendez-vous annuel chez le dentiste. Si vous avez changé de médecin, informez-le de votre diabète. Objectif : dépister d’éventuelles lésions des dents et des gencives (gingivite, parodontite). En savoir plus sur les complications dentaires.

  • l’examen des pieds

Chaque année, faites vérifier la sensibilité (test au mono-filament notamment) et l’état de vos pieds  pour dépister d’éventuelles lésions ou plaies (neuropathie diabétique, artérite…). En fonction de votre risque de lésions (grade), un suivi préventif et/ou curatif adapté vous sera prescrit par votre médecin.

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